5 aprile 2015
Olivier Guilmain, « Le Smart Power au secours de la puissance américaine »,Rapport de Recherche n°14, Mars 2015.Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)
Comment garder une influence concrète sur les affaires d’un monde en recomposition ? Cette question qui mobilise l’administration Obama depuis son entrée en fonction s’inscrit dans la configuration actuelle du repli relatif américain, lequel n’induit aucunement une abdication de la projection de puissance américaine. Depuis 2009, une nouvelle réflexion politique et stratégique au sein de l’administration Obama, le Smart Power, s’est offert une place de choix pour permettre, selon les situations considérées, d’opter soit pour l’activation du Hard Power, soit pour le Soft Power. Cette recherche d’efficacité maximale, évaluée au cas par cas selon les conflits et dossiers à traiter, et qui s’inscrit dans un contexte de crise budgétaire interne, exprime-t-elle un sursaut d’orgueil pour l’ancienne hyperpuissance en quête d’une virginité morale et opérationnelle ? Cette question, qui mobilise l’administration Obama depuis son entrée en fonction, s’inscrit dans la configuration actuelle du repli relatif américain, lequel n’induit aucunement une abdication de la projection de puissance américaine. Depuis 2009, une nouvelle réflexion politique et stratégique au sein de l’administration Obama, le Smart Power, s’est offert une place de choix pour permettre, selon les situations considérées, d’opter soit pour l’activation du Hard Power , soit pour le Soft Power. Cette recherche d’efficacité maximale, évaluée au cas par cas, selon les conflits et dossiers à traiter, et qui s’inscrit dans un contexte de crise budgétaire interne, exprime-t-elle un sursaut d’orgueil pour l’ancienne hyperpuissance en quête d’une virginité morale et opérationnelle ? Il semble désormais acquis que les États-Unis optent davantage, depuis 2009, pour une posture d’accompagnement (logistique, renseignement, opérations secrètes) dans certains conflits, lorsque les intérêts américains ne sont pas directement en jeu. Le président Obama indique aussi qu’il y aura des cas où les Etats-Unis mobiliseront leurs alliés pour mener des actions collectives, lorsque leurs valeurs se trouveront menacées. Cette recherche américaine du multilatéralisme, véritable volonté de partager le fardeau des interventions militaires et diplomatiques avec ses alliés, n’exclut pas la volonté d’influencer concrètement les affaires du monde y compris les mouvements sociaux et les régimes politiques, dans les zones jugées prioritaires par Washington. Ceci, sous couvert d’une « promotion de la démocratie » et des droits de l’homme, assurés notamment par des ONG et des fondations « privées» américaines, véritables institutions-relais de la politique étrangère, actives sur tous les continents et financées par des fonds publics. Indépendamment de l’évolution lexicologique récente de la diplomatie officielle américaine, quelques exemples d’implications de Washington et de ses ONG-relais - notamment en Ukraine, en Hongrie, en Tchéquie et à Hong-Kong - illustrent le fait que le Smart Power, propose l’utilisation, selon la nécessité, de la coercition (Hard Power) ou la séduction (Soft Power), ce qui constitue une pratique typique de la politique étrangère américaine.